Afghanistan….
Terre de beauté et de misère
33 millions d’habitants, 652500 km2. Pays au passé prestigieux, situé sur une des Routes de la Soie reliant la Chine et l’Inde au monde occidental, le pays est adossé au massif de l’Hindu Kuch de la chaîne de l’Himalaya. Le point culminant est à 7485m. Le climat de ces hautes terres (Kaboul est à 1800 m d’altitude) est très rude, extrêmement continental et fortement marqué par l’aridité. En été la température grimpe jusqu’à 40 degrés, en hiver elle atteint moins 30 degrés. Le pays a des frontières communes avec l’Iran, le Pakistan, la Chine et trois ex-républiques soviétiques: le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan.
Quelques données historiques…
Juqu’à 2001
L’histoire de l’Afghanistan est jalonnée de nombreuses invasions : Perses, Alexandre le Grand, Huns, Arabes, Turcs, Mongols de Gengis Khan, Indiens, Britanniques et Soviétiques.
Partout, les ruines et le sous sol témoignent des règnes, des invasions, des carnages….qui ont eu lieu en Afghanistan.
Aujourd’hui encore, les Afghans comptent en leur sein tous les peuples que les envahisseurs ont rassemblés. C’est un pays de montagnes impénétrables, de déserts impitoyables et de climats extrêmes. C’est donc en grande partie à cause de sa géographie – une véritable forteresse naturelle – que l’Afghanistan a toujours résisté à l’envahisseur.
L’état nation d’Afghanistan, tel qu’il est connu aujourd’hui, commence à exister en 1747, sous contrôle du Royaume Uni. L’indépendance est proclamée en 1919.L’Afghanistan rentre à la Société des Nations en 1934. De 1979 à 1989, l’invasion soviétique fait 1 million ½ de morts et 6 millions d’exilés – la plus forte population d’exilés au monde. En 1989, l’armée soviétique bat en retraite.
Les différentes ethnies (Pashtous, Tadjiks, Hazaras, Ouzbeks, Turkmènes) se font la guerre.
Kaboul est pilonné. Les Taliban s’imposent en 1996 : on assiste à un renforcement de la loi islamiste (Charia) et à une application stricte des commandements du Mollah Omar. Les femmes sont persécutées. Le 8 Mars 2001, les Taliban détruisent les grands Bouddhas de Bamiyan, témoins millénaires du passé bouddhiste de l’Afghanistan. Le 9 Septembre 2001, 2 jours avant le World Trade Center, le Commandant Massoud est tué dans un attentat suicide. En Décembre 2001, avec l’aide internationale, Kaboul est libérée par L’Alliance du Nord.
Il est à noter que la coopération franco afghane, en particulier dans les domaines éducatif, médical et archéologique (lycées francophones, centre culturel, hôpitaux) a été importante. La France a été, en 1922, l’un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec l’Afghanistan. Dans les
décennies qui ont suivi, les relations se sont développées avec une dimension particulière accordée aux coopérations culturelles (création de la Délégation Archéologique Française en Afghanistan (DAFA)en 1922) et en matière d’éducation (établissement des lycées français Istiqlal en 1923 et Malalaï en 1942). Après l’invasion soviétique de 1979, l’effort de la France s’est porté dans le domaine humanitaire, notamment grâce à l’action des ONG françaises.
De 2002 à nos jours
L’Afghanistan est, de 2002 à 2014, dirigé par le président Hamid Karzaï , placé par l’administration Bush pour conduire un gouvernement intérimaire après la chute des Taliban. Il gagne en décembre 2004 la première élection nationale au suffrage universel.
Une force de maintien de la paix des Nations Unies, la Force Internationale d’Assistance et de Sécurité (FIAS) est opérationnelle à Kaboul à partir de décembre 2001. En août 2003, l’OTAN prend le commandement de la FIAS à laquelle contribuent 37 pays. 150 000 militaires étrangers sont alors présents en Afghanistan. Les Etats-Unis dépensent 15 milliards de dollars chaque année pour cette mission.
La France retire ses forces combattantes fin 2012. Un traité d’amitié et de coopération
entre la République française et la République islamique d’Afghanistan est signé en janvier
2012.
Fin 2014, la communauté internationale décide du retrait des foces combattantes de
l’OTAN.
En 2014 , Aschraf Ghani est nommé président. Les résultats de l’élection sont contestés.
Une gouvernance à deux têtes est mise en place. Abdullah Abdullah devient le chef de l’exécutif. C’est une impasse institutionnelle qui aggrave l’instabilité dans le pays.
En 2017, Ashraf Ghani a voulu tendre la main aux Tâlebân afin d’avancer vers une solution pacifique. Mais les Tâleban répondent encore et toujours par la violence.
Daesch est de plus en plus présent dans le pays et est à l’origine de nombreux attentats.
De nouvelles élections (législatives en octobre 2018, présidentielles en 2019) se préparent.
Les Afghans doivent s’inscrire dans les centres électoraux. Mais les attentats se multiplient et le nombre de victimes civiles a explosé en 2017.
Les progrès sont toutefois nombreux : infrastructures, construction d’immeubles, téléphonie mobile, multiplication des médias , commerces modernes et bien achalandés dans les villes. Malgré un réseau de soins médicaux précaire, les taux de mortalité infantile et maternelle régressent. Le progrès le plus net concerne l’éducation. Actuellement 7 millions d’enfants vont à l’école dont 3 millions de filles grâce notamment aux associations
humanitaires.
La situation des Droits de la femme est toujours une préoccupation majeure.
Les Afghans forment aujourd’hui une des populations d’émigrés les plus importantes dans
le monde.